Mathilde de mère en fille: Marité Gendron
...Quand elle était petite, sa mère lui cousait des robes et lui brodait sur le col ou le revers d’une poche, une fleur, un écureuil…comme une signature. Au fil du temps elle s’est réappropriée les gestes maternels. Un point à l’endroit, un point à l’envers, elle dessine sur la page blanche de la toile. Elle y écrit en filigrane sa nécessité d’être. Elle brode des arabesques pour dérouler le temps. Ou le suspendre. Le temps d’une aiguillée. Ou être hors du temps. Celui qui est compté. Elle coud inlassablement pour ne pas perdre le fil. Celui d’une lignée de femmes couseuses, brodeuses, tricoteuses. Sur le drap et l’organdi elle festonne ses émotions et tisse son quotidien. Et derrière les jours et la transparence du tissu, elle tente d’entrevoir ses rêves....